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Exposition photographique

AU-DELA DU VOILE DE MARIE MADELEINE

Marie Madeleine, appelée aussi Marie de Magdala, est l’un des personnages religieux le plus énigmatique, incompris et manipulé de l’histoire. Chaque époque a construit « sa » Marie Madeleine. Aujourd’hui, elle continue à inspirer et à intriguer : de la prostituée dépeinte par le patriarcat de l’Eglise, à la femme initiée considérée comme l’Apôtre des apôtres, à la femme repentie, l’extatique ou l’amoureuse mystique, elle devient de nos jours la figure emblématique de la femme libre et accomplie. La Marie Madeleine occidentale naît au VIe siècle de la fusion, opérée par le pape Grégoire le Grand, de trois figures que l’on retrouve dans les quatre Evangiles canoniques : la pécheresse lors du repas chez Simon, Marie de Béthanie et Marie de Magdala, la fidèle disciple de Jésus. Les textes apocryphes sont plus diserts sur Marie Madeleine. L’Evangile de Marie dans le Codex de Berlin, texte copte du IIe siècle et la Pistis Sophia, traité gnostique du IVe siècle relatent le lien étroit que Marie Madeleine entretenait avec Jésus. Tout comme les récits d’Evangile de Pierre, Thomas et Philippe qui la décrivent comme la disciple préférée du Christ et l’Apôtre des apôtres. Au XIIIe siècle, La Légende dorée de Jacques de Voragine raconte qu’après avoir accosté aux Saintes-Maries-de-la-Mer et évangélisé la région française, Marie de Magdala se serait retirée dans une grotte de la Sainte-Baume où elle aurait mené une vie recluse de pénitente pendant une trentaine d’années jusqu’à sa mort. Marie Madeleine sera aussi représentée par les artistes du Moyen-Age, souvent dénudée avec sa chevelure emblématique pour signifier son repentir et sa pénitence. Au XIXe siècle, un tournant s’opère dans le caractère de plus en plus érotique de Marie Madeleine, avec parfois une dimension d’initiée mystique. Dans les années 80, le féminisme s’empare de la figure de Marie de Magdala, pour montrer l’importance du rôle des femmes auprès de Jésus et l’effacement progressif des mémoires dans la société patriarcale de l’époque. Au cinéma, comme ce fut le cas dans la peinture, Marie Madeleine est, la plupart du temps, représentée sous les traits d’une belle jeune femme, condamnée par les hommes et relevée par Jésus. Puis la littérature fera aussi la part belle à Marie de Magdala comme le célèbre Da Vinci Code en 2003 de Dan Brown, dévoilant le mariage du Christ avec sa « disciple préférée », qui auraient engendré la lignée royale mérovingienne. Le Saint Graal serait le symbole renvoyant à l’utérus de la Femme sacrée. Tous ces récits foisonnants sur la vie de Marie Madeleine et dans des époques différentes nous donnent à réfléchir. Et si, de nos jours, on osait se demander à quel visage de nous-mêmes renvoient ces interprétations et représentations ? Joëlle Bertoncini, passionnée par le medium de la photographie, tente, ici, l’aventure en mettant en scène les figures de Marie Madeleine transmises par les hommes de l’Eglise, les écrits apocryphes, les artistes ou les courants spirituels. A travers des portraits photographiques de femmes épanouies, elle nous propose d’accéder à la dimension sacrée du féminin, au-delà du voile d’une pensée figée par une époque. Marie Madeleine, figure archétype, se dévoile dans ses multiples facettes, en nous invitant à réunir toutes les parts du principe féminin : femme sensuelle, femme guérisseuse, femme bienveillante, femme mystique... 13 portraits de Marie Madeleine Impression sur alu brossé, 30x45 cm, mai 2022 Tirages numérotés, signés et limités 1-15

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